Le bien-être, à l'intersection de la neuroscience et de l'espace bâti

Le bien-être, à l'intersection de la neuroscience et de l'espace bâti

19.01.2024

Bienvenue dans un voyage fascinant à travers le monde de la neuro-architecture, une discipline intrigante qui explore la symbiose entre l'environnement physique et le fonctionnement du cerveau humain.

En plongeant dans les nuances de cette science interdisciplinaire, nous allons découvrir comment la conception des espaces peut influencer notre bien-être mental et émotionnel.

En tant que passionné de cette discipline, je suis ravi de partager avec vous les tenants et aboutissants de la neuro-architecture, en mettant particulièrement l'accent sur son impact sur les espaces dédiés aux enfants en bas âge.

Dans cet article, je vous invite à me rejoindre dans cette exploration, où nous examinerons de près l'alliance entre le cerveau en développement et les environnements physiques, et pourquoi cela revêt une importance particulière dans l'aménagement des espaces pour nos tout-petits.

LA NEURO-ARCHITECTURE EN QUELQUES MOTS

La neuro-architecture est un terme spécifique qui combine les neurosciences et l’architecture. C’est un domaine d’étude relativement récent qui se concentre sur la compréhension de la façon dont l’environnement construit affecte le cerveau humain et le comportement.

Ces principes reposent sur l’idée que l’environnement physique dans lequel nous vivons et travaillons peut avoir un impact sur notre cerveau, notre humeur, notre stress et notre concentration. Par conséquent, en concevant des espaces de manière à tenir compte de ces facteurs, on peut potentiellement améliorer la qualité de vie des individus.

Ce terme a commencé à gagner en importance au début du XXIe siècle, alors que les progrès en neurosciences et en technologie ont permis une compréhension plus profonde de la réponse du cerveau à l’environnement. Il a été avancé par le Dr. Fred Gage, neuroscientifique principal à l’Institut Salk et ancien président de la Société de neurosciences, lors d’un discours où il a étroitement lié les deux disciplines. En 2002, une Académie de Neurosciences pour l’Architecture (ANFA) a pris forme en tant que projet héritage de la Convention nationale de l’American Institute of Architects (AIA), à San Diego.

Aujourd’hui, il est indéniable que les environnements influencent directement non seulement la santé de leurs utilisateurs mais aussi leur comportement et leurs émotions. Ce constat se base sur un travail de recherches interdisciplinaire ardu, grâce auquel on a pu définir des paramètres pour mesurer cet impact.

De ce fait le domaine a évolué en privilégiant la conception fondée sur des preuves, en utilisant des données empiriques et des recherches scientifiques pour éclairer les décisions architecturales et créer des espaces qui favorisent la santé et le bien-être humains. Les avancées dans les technologies d’imagerie cérébrale, telles que l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) et l’électroencéphalographie (EEG), ont facilité l’exploration de la façon dont le cerveau réagit à différents stimuli architecturaux.

Même si la neuro-architecture se base sur des études scientifiques, il faut se méfier de penser qu’une conception neuro-architecturale est une conception « one size fits all ». En revanche, ce que les recherches ont validé plus que jamais, c’est que chaque utilisateur reçoit et décode les stimuli de l’environnement de manière unique. En d’autres termes, il n’y a pas de règles, mais des éléments à prendre en considération. Une telle considération se base à priori sur la théorie de l’appartenance et du besoin humain d’appartenance, de trouver son cocon et de se sentir partie intégrante d’un espace physique.

La neuro-architecture est appliquée dans divers domaines comme la conception de bâtiments pour les soins de santé, l’éducation, le travail et les espaces de vie pour créer des environnements qui soutiennent la santé et le bien-être des occupants. Elle peut inclure des éléments tels que l’utilisation de la lumière naturelle, la ventilation, la disposition des espaces, la couleur, les matériaux, l’acoustique, et d’autres facteurs architecturaux pour créer des environnements plus favorables sur le plan neurologique.

En résumé, les êtres humains passent environ 90% de leur vie à l’intérieur, à qui on réfère aujourd’hui « indoor generation », et ce qui rend impératif que les espaces que nous habitons stimulent des comportements et des émotions positifs, ou du moins ne nous influencent pas négativement.

QUELLE IMPORTANCE POUR L’AMÉNAGEMENT DES ESPACES DES ENFANTS, SURTOUT CEUX EN BAS-ÂGE?

Ce sujet est peut-être moins mis-en avant mais il n’est pas récent. L’impact de l’environnement sur les enfants, comme le soulignent des éducateurs de renom tels que Montessori et Pikler, a suscité une attention considérable dans la recherche en développement. Leurs travaux, ainsi que ceux de divers autres chercheurs, soulignent le rôle crucial de l’environnement dans la formation du développement cognitif et émotionnel des enfants.

Montessori a souligné l’importance de créer des espaces centrés sur l’enfant qui favorisent l’indépendance et l’exploration, favorisant ainsi un développement holistique.

De même, la recherche de Pikler a mis l’accent sur l’importance de fournir un environnement nourricier et réactif pour les nourrissons et les tout-petits, en mettant l’accent sur le rôle des relations respectueuses et de confiance.

Enfin, ce corpus croissant de recherche renforce collectivement l’idée que la conception et l’aménagement des espaces influencent profondément l’apprentissage, le bien-être émotionnel et le développement global d’un enfant, surtout en prenant en compte leurs besoins spécifiques.

Bref, je vous invite à jeter un coup d’œil régulièrement sur mon blog où j’aborderai ce sujet spécifique de plusieurs angles, à fur et à mesure.

Avec gratitude pour le temps que vous avez consacré à me lire, je vous souhaite une pluie d'inspiration et de bonheur,

Myriam

***

Illustrations et images par Myriam Kh.

Pas de commentaire encore
Recherche